Mimi Haddam
Attendez de m’enterrer pour chanter

Un père meurt en Algérie. De l’autre côté de l’océan, une petite fille fantôme reçoit une boîte remplie de ses lettres. Par la forme d’une correspondance posthume, elle interroge les fragments de son identité multiple. Combien de personnes parlent dans son ventre ? Qui est-elle en train de digérer? La narratrice se dédouble. Le temps se disloque. Deux sœurs inconnues, « nébuleuses, femmes de l’entre-deux, formes composites », se rencontrent dans l’imaginaire de l’écriture pour apprendre enfin à déjouer l’héritage.

Attendez de m’enterrer pour chanter est un récit poétique où s’entremêlent les voix d’une filiation engouffrée dans les silences et les violences accumulées au fil des générations. Ce livre hybride accueille également des œuvres de l’autrice qui superposent aux photographies de l’Algérie des sculptures, gardiennes du soin et de la possible métamorphose du réel.

© Ariane Leblanc
Éditions du Noroît, Coll. Adelphe, 2023.        
                                                                       

Dans la presse
Premier titre publié dans la nouvelle collection Adelphe au Noroît, « Attendez de m’enterrer pour chanter » est d’une rare exigence. – Hugues Corriveau, Le Devoir.

Mimi Haddam met en scène un entremêlement de voix fortes et complexes qui se servent des outils de la langue pour s’accorder une seconde naissance. […] Or, et c’est bien là le paradoxe qui fait toute la richesse de l’œuvre, la négation des mots du père produit un trop-plein, un débordement qui semble trahir cette volonté de se distancier du défunt. En voulant s’expulser hors du père, la voix narrative implose dans l’écriture. – Mégane Desrosiers, Lettres québécoises (190).

La narratrice raconte l’impossibilité pour elle de vivre en paix avec sa propre nature frontalière parce que son père a tué l’Algérie en elle, la moitié de ses origines. – Mélikah Abdelmoumen, Dessine-moi un matin, ICI PREMIÈRE. 


« J’ai dû déjouer ma propre voix constamment pour écrire ce livre. […] J’ai eu l’impression qu’en [la] déjouant et en essayant de la rattraper, j’ai cerné quelque chose d’une multitude de voix qu’il y avait en moi. […] J’ai vraiment l’impression que ça vient d’une longue filiation de silence, de honte. Il y avait quelque chose de ces voix-là que j’ai réussi à cerner, même si ce sont des voix qui me débordent. C’est un Je qui est multiple ». – En entrevue avec Elizabeth Lord, CKIA FM.

« L’Algérie est teintée par la terreur du père, elle est hors d’accès, hors de ma portée, elle est intouchable ». – En entrevue avec Lynda Dion, CIBL 101,5.

Coups de cœur Renaud-Bray, Automne 2023.